La pirogue et l’alchimie
L’alchimie, ou les solitudes, ou le jeune nuage bravache et la pirogue.
La boucle du Niger, non loin de Mopti, à bord d’une pirogue se dissolvant tranquillement dans les eaux endormies, une fournaise de volcan, pas un souffle d’air, pestant contre l’idée saugrenue de se retrouver là, sans pouvoir se protéger de cette chaleur écrasante, tuante; et soudain, là, juste à bâbord, le tableau se met en place, tout seul.
L’enfant, élégamment déhanché à la pointe aiguë de sa pirogue, le petit arbre solitaire, le jeune nuage bravache, le reflet cisaillé, toutes ces solitudes qui se rejoignent pour peindre l’alchimie du fleuve.
Voila sans doute pourquoi on se trouvait là.
Mali 1996.