Chapoullié Blog

Le livre qui ne voulait pas s'effacer

Tag: Denis Chapoullié

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ÉcorchéedeKrishna

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 Danse, Décodex, PARIS, DCA/Découflé

1997

A fond

Vrarrraaaaaouuuuuuuuummmm

Il est juste parfait, énorme, décidé, incroyable, une oeuvre à lui tout seul, une détermination, un acharnement, un logo, une rage, une image parfaite, fumante, à 100 à l’heure.

A fond

Inde. Kerala 2011.

X

Même si je l’avais voulu, jamais je n’aurais été capable de l’imaginer aussi parfaite.

A croire qu’elle, elle le devine, tout ce qu’elle m’offre à photographier à cet instant  : un concentré de l’imagerie de la lutte pour les Droits Civiques du Sud profond et son pas de danse photographique de défi amusé. Comme une icône. Elle a compris en un instant, tout ce qui se disait ici, avec elle au millieu de ce décor. Pourtant elle ne savait pas ce matin en passant son tee-shirt de Malcom, qu’elle allait croiser la route d’un visiteur overseas, dans les rues de Clarcksdale, Mississippi, le  carrefour mythique ou le diable se mêla à l’histoire du blues. On ne savait pas non plus qu’on allait se croiser devant un temple baptiste, ni que la voiture serait la. On est en 1994, pourtant comme seule l’Amérique sait faire, on pourrait se croire être en 1960, il suffit d’apercevoir le panneau qui invite a pénétrer dans la chapelle, et on pense à Martin Luther King. La voiture, elle aussi une icône, mais celle-ci du monde blanc échouée là ; tout est blanc, tout est noir, elle prend la pose, fière de son X, elle à raison, et moi je suis ému et reconnaissant de ce qu’elle me donne, et de sa fierté.

Elle devine que je viens de loin, alors, que peut-être j’ai plus de chance de comprendre. Il n’y avait pas encore de Barack, elle n’aurait osé l’imaginer. Sans doute est-il sur les tee-shirts de Clarcksdale maintenant.

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C’était à Hazelhurst, j’ai toujours gardé un souvenir attendri de ce nom. Une minuscule ville poussiéreuse, traversée par le milieu par la voie ferrée, Main street aux voitures garées en épi, comme on garait les chevaux, devant les boutiques vieillottes ou dorment encore des robes des années 50; la ville fantôme du Far West.

Mais aussi en souvenir de ce couple, ce moment, ces quelques heures que j’ai passé avec eux. C’était dans un motel. Dans une minuscule ville poussiéreuse, traversée par le milieu par la voie ferrée. la ville fantôme du Far West. Une agitation anormale pour ces lieux de passage, des enfants criant dans la piscine au milieu du parking, et je comprends en voyant les costumes, qu’une partie des clients ne sont pas des voyageurs  juste descendus de leur 4×4 pour une nuit, mais les convives d’un mariage. Un mariage d’américains, mais qui dansent comme des africains…. mais ça ils ne le savent pas ! Je ne sais pas qui de nous, a été le plus intimidé au moment de cette photo, eux ou moi, mais je sais que j’avais bien envie que ce soit un mariage heureux.

Mississippi 1994

Toons jaune

Je décide de révéler l’inachevé, incompris dans notre relation au réel en tant qu’attitude éveillée, dans cette série d’opposition qui est constitutive de notre regard collectif. En tant qu’artiste j’ai le devoir ici, d’intensifier le « regarder ». Ce qui est ici paradoxal, car à la naissance de l’acte, qui est déjà joué, il y a la naissance de la forme. Cette transfiguration existe en soi, mais est ici fondamentalement fixée.

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Bon allez, pas de commissaires, ni de curateurs dans le coin : le Toons parle mais ne pose pas, ne frétille pas bas, ne se perruque pas. Le Toons bondit, fulmine, caresse, rigole, éclate, luit, décore, illumine, amuse.

7. La Route

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Roads.
La route comme passer au travers d’une icône.

South Africa. 1999

Les Grâces

L’an 2000.

A l’école des Beaux-Arts, la bien-nommée, Paris, les défilés Haute-Couture.

Coulisses plus que backstage, théâtre bien plus que show, chez Christian Lacroix flotte toujours cette étrange et entêtante atmosphère de cour royale décalée et radieuse. On a le sentiment qu’il ne cherche jamais à plaire aux pages des magazines mais bien de s’inviter dans nos songes. Les filles qui vont défiler en deviennent timides et ondoyantes, étonnées, au premier bal, en se découvrant ainsi.

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On se sent toujours intimidé à s’immiscer dans ces rituels éphémères, un peu déplacé, mais finalement précieux, car quelques instants après, tout sera effacé, coiffures, maquillages, excitations, transe, rêveries, attente, passion, ravissement…. reste les images.

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Chez Jean-Paul Gaultier, comme d’habitude, tout est fin et cultivé, aigu et lettré, vif.

C’est un érudit, un chasseur de signes, un chansonnier du vêtement, de la dégaine.

Défilés Haute couture, l’an 2000. Pour Libération.

Istanbul

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Beyoglu, Marmara, Karakoy, Galata, Bosphore, Topkapi, Kurtulus, Kasimpasa, Sainte-Sophie, la Corne d’Or, la Pointe du Sérail, Kulaksiz, Beyazit, Eyüp, Galatasaray, Sultanahmet, Dolmabahçe, la Mosquée Bleue, Süleyman le Magnifique, les îles des Princes, la Porte du Milieu, le Grand Bazar, la Quatrième cour, la Source Froide, Eminönü, la Sublime Porte, Constantinople, Byzance;

Skyline de mots, de mers, de minarets.

Istanbul.

Avril 2013.

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Saris en phares

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Image frontale, voiture, nuit, phares éblouissants, une scène de film, de Godard, de face, de polar, mais de la couleur, mais des saris, des regards, peau, qui est intimidé ?

Dans une ferme du Tamil Nadul, août 2012.

A la recherche des senteurs. Avec Thierry Wasser, pour Guerlain.

Belle au sein machine

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Belle, sein, machine, mécanisme, belle, retrouvée, Marseille 1990, Genève 1996, Paris 2011.

Ils dansent ensemble…

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Christine et Éric.

Ils ne sont pas amants mais ils dansent ensemble.

Chacun d’eux sait combien sa confiance en l’autre, en ses gestes, les réceptions comme des embrassades, les sauts, les courses, est sœur de l’abandon amoureuse. Ils l’ont si souvent ressenti.

Lorsque je retrouve cette photo, je revis cette émotion si pleine qui parcoure toutes les coulisses d’un théâtre, au noir, alors que la salle est déjà pleine de l’attente du public, qu’on est comme dans l’ombre si excitante d’une cabane d’enfant, ravi d’être si bien caché, je sais que je ne suis pas un danseur, je suis un invité, un ami qui se glisse tout près, que je ressens  ma chance d’être dans cette intimité si fragile et si dense, je ressens moi aussi le trac et l’excitation. Eux, se préparent à se laisser aller ce soir encore à la confiance absolue. A la voir, on comprend qu’elle s’en amuse, elle le défie tendrement, elle sait comme il est doux. Lui est si calme, il aime rassurer. Moi je sais que déjà ils s’abandonnent, je vois la lumière en face qui les transpercent, c’est déjà le spectacle.

Pendant ce temps on entend le public s’installer, comme un orchestre qui s’accorde, un animal qui frissonne.

C’était en 1996, alors lors de la tournée du spectacle Decodex de la compagnie DCA, au théâtre de Chambery. Avec Christine Bombal et Éric Martin.